Page:Aristote - Histoire des animaux - traduction Jules Barthélemy Saint-Hilaire.djvu/100

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

simples copies de ces êtres en admirant l’art ingénieux qui les a reproduits, en peinture ou en sculpture, et de ne point se passionner encore plus vivement pour la réalité de ces êtres, que crée la nature, et dont il nous est donné de pouvoir découvrir les causes !

« Aussi, ce serait une vraie puérilité que de reculer devant l’observation des êtres les plus infimes ; car, dans toutes les œuvres de la nature, il y a toujours place pour l’admiration, et l’on peut toujours leur appliquer le mot qu’on prête à Héraclite, répondant à des étrangers qui venaient pour le voir et s’entretenir avec lui. Comme en l’abordant, ils le trouvèrent qui se chauffait au feu de la cuisine : « Entrez sans crainte, entrez toujours, leur dit le philosophe ; les Dieux sont ici comme partout. » De même dans l’étude des animaux, quels qu’ils soient, il n’y a jamais non plus à détourner nos regards dédaigneux, parce que, dans tous sans exception, il y a quelque chose de la puissance de la nature et de sa beauté. Il n’est pas de hasard dans les œuvres qu’elle nous présente ; toujours ces œuvres ont en vue une certaine fin, et