Page:Aristote - Histoire des animaux - traduction Jules Barthélemy Saint-Hilaire.djvu/192

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ditions pour qu’elles renaissent plus florissantes, sinon plus belles. La zoologie d’Aristote est un frappant exemple de ces intermittences. Incomprise presque aussitôt après qu’elle avait apparu, elle est demeurée deux mille ans stérile, toute féconde qu’elle pouvait être. Ce n’est pas l’invasion des Barbares qui l’a fait méconnaître. Cinq à six siècles de l’Antiquité s’étaient écoulés avant que les Barbares ne détruisissent la société du paganisme ; pendant ce temps, l’Histoire des Animaux avait été une lettre morte, comme elle le resta plus longtemps encore dans les chaos et les ténèbres du Moyen-âge. D’autres sciences, au contraire, n’ont cessé de s’accroître et de grandir presque sans interruption, comme l’astronomie, soit dans l’Antiquité, soit dans ces lugubres époques, ralentissant parfois leur marche, mais ne la cessant pas. On pourrait rappeler bon nombre de ces vicissitudes ; mais elles sont du ressort de l’histoire des sciences ; et nous les lui laissons.

Aujourd’hui, on est devenu juste à l’égard d’Aristote, après d’aveugles dédains ; mais ce ne serait pas l’être suffisamment envers la Grèce, mère des sciences et des arts, si nous