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Page:Aristote - Histoire des animaux - traduction Jules Barthélemy Saint-Hilaire.djvu/347

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haut. § 12[1]. Après le nez, viennent les deux lèvres, qui sont de la chair d’une grande mobilité. La partie comprise en dedans des mâchoires et des lèvres, c’est la bouche, qui a elle-même deux parties, le palais et le pharynx. § 13[2]. La langue a la perception du goût ; et cette sensation a lieu surtout au bout de la langue ; quand l’objet est posé sur la langue à sa partie plus large, la sensation est moins vive. La langue sent d’ailleurs aussi toutes les qualités des corps que sent le reste de la chair, la dureté, le chaud, le froid ; et elle les sent tout aussi bien que les saveurs. § 14[3]. La langue peut être large ou étroite, ou de grandeur moyenne. La langue de grosseur moyenne est préférable, et la prononciation est alors la plus nette possible ; elle est encore, ou libre, ou embarrassée comme chez les bègues et les gens qui grasseyent. La chair de la langue est

  1. Le palais et le pharynx. On pourrait distinguer dans la bouche un plus grand nombre de parties ; mais ces deux-là sont bien réelles.
  2. La perception du goût, ou de la saveur. — Surtout. J’ai ajouté ce mot, que justifie ce qui suit. — Plus large. Le texte dit simplement : Large. — Et elle les sent tout aussi bien que les saveurs. Le texte n’est pas tout à fait aussi précis. MM. Aubert et Wimmer voudraient retrancher cette phrase, parce que le sens du goût, dans toute sa vivacité, n’a été attribué un peu plus haut qu’au bout de la langue. Mais il me semble que ce passage est très acceptable, avec l’interprétation que je donne.
  3. Ou libre, ou embarrassée. Il semble que ce passage est fort clair et que l’observation est exacte. Aristote ne dit pas que le bégaiement tienne aux dimensions exagérées de la langue, comme le supposent quelques traducteurs ; il dit seulement que la lingue est embarrassée (mot à mot, liée) dans le bégaiement et le grasseyement ; ce qui est vrai. — Molle, ou poreuse. — L’épiglotte est une partie de la langue. L’étymologie même le dit. L’épiglotte est une espèce de soupape, qui fait, par son mouvement, que les aliments solides et liquides passent du pharynx dans l’œsophage, et ne peuvent pas s’engager dans le larynx et les voies respiratoires, où ils causeraient la suffocation et la mort.