Page:Aristote - Histoire des animaux - traduction Jules Barthélemy Saint-Hilaire.djvu/58

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Aristote établit deux grands principes de méthode : l’un tout général ; l’autre un peu plus spécial. D’abord, il faut constater les faits avant de risquer des théories, comme les mathématiciens nous en donnent déjà l’exemple dans la science astronomique ; et en second lieu, il faut, pour exposer convenablement l’histoire naturelle, se borner aux fonctions générales qui sont communes à tous les animaux, afin de ne pas se perdre dans des détails interminables, et d’éviter des répétitions inutiles et fatigantes. Les faits une fois bien constatés, il nous sera plus facile d’en découvrir la cause et le pourquoi, en vertu d’un troisième principe, non moins vrai que les deux autres. Ce troisième principe, c’est que, dans la nature, tout être a une fin en vue de laquelle est fait l’ensemble de son organisation. La fin d’une chose se confond avec le bien de cette chose ; et comme la nature ne fait jamais rien en vain, on est sûr de pouvoir le plus souvent bien comprendre ce qu’elle veut, en s’éclairant, dans chaque cas, de l’idée du mieux, qu’elle réalise sans cesse. Il n’y a pas de hasard en elle ; il n’y a pas davantage de nécessité ; ou du moins, il n’y a qu’une nécessité purement