Page:Aristote - Histoire des animaux - traduction Jules Barthélemy Saint-Hilaire.djvu/79

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torité, tant s’en faut ; mais son témoignage est acceptable quand il s’agit de simples citations. Voici donc quelques-unes des opinions de Démocrite sur les animaux, si l’on en croit Élien. Selon lui, le lion est le seul animal dont les petits naissent les yeux tout grands ouverts ; les poissons de mer se nourrissent non pas de l’eau salée, mais de cette portion d’eau douce que l’eau salée renferme, opinion qu’Aristote et Théophraste ont reproduite ; les chiennes et les truies n’ont tant de petits que parce qu’elles ont plusieurs matrices, que le mâle emplit successivement ; les mules sont infécondes, parce que leur matrice est faite autrement que celle des autres animaux ; les mulets ne sont pas un produit naturel ; ils ne sont qu’une invention audacieuse des hommes et un adultère ; en Libye, où les ânes sont de très grande taille, ils ne couvrent jamais que des juments rasées de tous leurs crins, assertion que Pline répète d’après Démocrite ; car si elles avaient encore cet ornement qui les pare si bien, elles ne recevraient pas de tels maris, à ce que disent les gens expérimentés de ces contrées ; les avortements sont bien plus fréquents dans les lieux où règne la