Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/1007

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montrer ce qu’elle est et comment elle se forme ; car il n’y aurait pas le moindre profit à savoir ce qu’est la vertu, si l’on ne connaissait pas aussi comment elle naît et par quels moyens on l’acquiert. On aurait tort de jamais l’étudier pour savoir seulement ce qu’elle est ; il faut l’étudier de plus pour savoir comment on se la procure ; car ici nous voulons tout à la fois, et savoir la chose, et nous y conformer nous-mêmes. Mais nous en serons tout à fait incapables si nous ignorons à quelle source on la puise, et comment elle peut se produire.

§ 5. D’ailleurs, c’est un point essentiel aussi de savoir ce qu’est la vertu, parce qu’il ne serait pas facile de connaître comment on la forme et on l’acquiert, si l’on ignorait sa nature, pas plus qu’une question de ce genre ne serait facile à résoudre dans toutes les autres sciences. Un second point non moins nécessaire, c’est de connaître ce que d’autres avant nous ont pu dire sur ce sujet.

§ 6. C’est Pythagore qui, le premier, a essayé d’étudier la vertu ; mais il n’a pas réussi, parce que, voulant rapporter les vertus aux nombres, il ne faisait pas une