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Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/1013

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particulier, nous pouvons le faire de deux façons. D’abord, en rappelant la définition générale, nous pouvons montrer que la même explication qui convient au bien en général, convient également à cette chose que nous voulons désigner spécialement comme bonne. En second lieu, nous pouvons prendre le procédé de l’induction ; et par exemple, si nous voulons démontrer que la grandeur d’âme est un bien, nous pouvons dire que la justice est un bien, que le courage est un bien, et en général que toutes les vertus sont des biens ; or, la grandeur d’âme est une vertu ; donc, la grandeur d’âme est un bien.

§ 17. On le voit donc, la science politique n’a pas davantage à s’occuper de ce bien commun que nous connaissons par induction, parce que les mêmes impossibilités, signalées plus haut, se représenteront pour celui-là, comme pour le bien commun donné par la définition ; car là aussi, la science arriverait à dire que son propre but est un bien. Donc, la politique doit traiter du bien le plus grand ; mais j’ajoute, du bien le plus grand par rapport à nous.

§ 18. En résumé, on peut voir sans peine qu’il n’appartient ni à une seule science, ni à une seule faculté de parler du bien dans sa totalité et en général. Et d’où vient