Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/1021

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mais avec le bonheur, nous n’avons plus besoin de rien absolument. Le bien suprême que nous cherchons est donc celui qui est une fin finale et complète ; or, c’est la fin finale et complète qui est la bonne ; et d’une manière générale, la fin c’est le bien.

§ 8. Ceci une fois posé, comment faut-il nous y prendre pour étudier et connaître le bien suprême ? Est-ce par hasard en supposant qu’il doit faire compte, lui aussi, avec d’autres biens ? Mais ce serait absurde, et voici comment. Le bien suprême, le bien le meilleur, est une fin finale et parfaite ; et la fin parfaite de l’homme, pour le dire d’un seul mot, ne peut pas être autre chose que le bonheur. Mais comme d’autre part nous composons le bonheur d’une foule de biens réunis, si en étudiant le bien le meilleur vous le comprenez aussi dans le reste du compte, alors le meilleur sera meilleur que lui-même puisqu’il est le meilleur de tout. Je prends un exemple : si, en étudiant les choses qui donnent la santé et la santé elle-même, on regarde ce qui est dans tout cela le meilleur, et qu’on trouve que le meilleur évidemment