Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/1052

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mouvement en revenant sur ses pas. Ainsi donc, toutes les fois qu’il existe, en dehors des êtres, une cause qui leur fait faire ce qui est contre leur nature ou contre leur volonté, on dit que ces êtres font par force ce qu’il font. Au contraire, toutes les fois que les êtres ont en eux-mêmes la cause qui les meut, nous ne disons jamais qu’ils sont forcés de faire ce qu’ils font.

§ 3. Autrement, le débauché qui ne se maîtrise pas réclamera, et il soutiendra qu’il n’est pas responsable de son vice; car il prétendra qu’il ne commet sa faute que parce qu’il y est forcé par la passion et le désir. Que ce soit donc là pour nous la définition de la violence et de la contrainte : il y a violence toutes les fois que la cause qui oblige les êtres à faire ce qu’ils font, leur est extérieure ; il n’y a plus violence, du moment que la cause est intérieure et dans les êtres mêmes qui agissent.