Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/109

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PRÉFACE. xr.ix

naturellement plus de disposition que l'âme à fuir le mal et à poursuivre le souverain bien, et lorsqu'elle l'a atteint, à s'y attacher pour toujours ^.

Quand on se fait une si haute idée de l'homme, ij n'est pas étonnant qu'on lui propose une si grande morale, et qu'on lui promette de si belles destinées.

Mais cette théorie est-elle un rêve? L'homme est-il autre en effet que ne le croit Platon ? Sa nature est- elle inférieure à ce qu'en dit le philosophe ? Le sage s'est-il trompé dans ses aspirations trop sublimes on Irop bienveillantes ? Je le demande à la civilisation tout entière, au christianisme, à la philosophie. L'homme n'est-il pas ce que Platon le fait ? Et comme Timée le dit dans un langage solennel et poétique, et tout ensemble profondément vrai : o Ne sommes-nous « pas une plante du ciel et non de la terre ? » Com- prendre l'homme autrement, c'est le méconnaître. Que tous les systèmes étroits et dédaigneux qui nient la grandeur humaine, le sachent bien : ils ne sont pas seulement dégradés et bas, ils sont de plus complètement faux. Ils se piquent d'observer les faits,

��(1) Platon, Banquet, pages 306, 312, 318; Pkèdrc, i9; PliilèOr, A31, ^69; Phédon, 20G, 281; Bépublùiue, VI, 56; VII, 108; Lois, V. 258,

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