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384 MORALE A EUDÈME.

haut. Les amitiés autres que celle-là peuvent se produira aussi et dans les enfants, et dans les animaux, et dans les méchants ; c'est le proverbe bien connu :

« On se plaît aipément quand on est du même âge. »

Ou bien encore :

« Et le méchant toujours recherche le méchant »

§ bh. Je ne nie pas en effet que des méchants puissent encore se plaire les uns aux autres. Mais ce n'est pas en tant que méchants, ni même en tant qu'ils sont sans vice ni vertu ; c'est en tant qu'ils ont un certain rapport entr'eux, et que, par exemple, ils sont tous deux musi- ciens, que l'un aime la bonne musique et que l'autre sait en faire. En un mot, on peut dire que jamais les hommes ne se plaisent entr'eux que par les côtés où ils ont quelque chose de bon. § 55. J'ajoute que les ;néchants peuvent être encore les uns pour les autres utiles et ser- viables, non pas d'une manière absolue, mais en vue d'un dessein particulier, où ils n'ont à n'être ni méchants ni

��— On se plait aisément... Le mé- ch. 13, § 25, à même intention.

chant... Je ne sais à quel poète on § 5i. ]\lais ce n'est pas en tant

peut ra])poiler ce premier vers. Il que incchants. Diï^tinclion très-vr;iio,

est cité dans la IMorale à Nicomaque, qui explique bien des liaisons qu'on

livre VIII, ch. 12, $ k. D'ailleurs, il rencontre assez souvent dans îe

n'est peut-être qu'un simple proverbe, monde, et qui sont assez solides,

comme il en est plus d'un dans notre bien que de part et d'autre les cœurs

langue qui ont cours sans qu'on n'aient évidemment aucune vertu. • —

puisse les attribuer à qui que ce En un mot on peut dire. Admirable

soit. Le second vers est d'Euripide; maxime, que l'observation de chaque

on le trouvera répété un peu plus jour confirme pleinement,

loin, ch. 5, § à; il a été déjà cité § 55. J'ajoute que les mccluuit:',

dans la Grande Morale, livre II, Même remarque.

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