Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/159

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PREFACE. cil

tant de passages de ses livres. Mais elle ne l'a pas corrompu ; et Briicker s'est montré beaucoup plus ombrageux que Bossuet, qui faisait des extraits de la Morale à Nicomaque pour instruire le Dauphin, sans redouter de pervertir son élève.

Après Platon et Aristote, je ne veux considérer dans Tantiquité que les Stoïciens ; et encore, je m'y arrêterai peu, ne m'occupanl que du Stoïcisme primitif, tel qu'il fut en Grèce à son berceau. Le Stoïcisme romain, sans rien emprunter au Christia- nisme, se trouvecependant dans le même courant de civilisation que lui ; et il ne pourrait servir de mesure exacte pour api)récier les principes originaux de l'école stoïcienne.

Le Stoïcisme grec a beaucoup de défauts en même temps que beaucoup de grandeur, quoique cette grandeur soit un peu factice. Mais l'amour enthou- siaste et sincère qu'il professe, et même qu'il inspire, pour la vertu et le devoir, doit lui concilier notre indulgence avec notre respect. Ses erreurs' sont encore plus à plaindre qu'à blâmer. J.'excès du bien est assez rare parmi nous, et, en somme, assez peu contagieux, pour qu'on puisse ne pas être sévère, coiume on l'est envers ces doctrines honteuses de

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