Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/179

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PIŒFACE. (i.xxi

l'esprit biimaiu était guéri. Le sage du Stoïcisme se croyait également autonome; et l'on sait à quelles aberrations cette indépendance hautaine et fausse a conduit le prétendu législateur. Kant estincapable des paradoxes stoïciens, quoiqu'il s'en soit permis de bien surprenants. Mais son principe est celui qui les produit. Si l'homme est en effet législateur, il devient la mesure de tout, et il se méprend à son gré sur sa lîature et sa destinée. Surtout il ignore sa faiblesse ; et l'humilité, qui est si nécessaire et qui lui sied si bien, ne lui donne plus ses utiles avertissements. Je crois qu'il est beaucoup plus simple et beaucoup plus exact, au lieu de faire l'homme autonome, de recon- naître qu'il est libre, c'est-à-dire qu'il peut obéir ou résister à la loi qui ne vient pas de lui, et qui est à la fois sa vertu quand il l'observe, et son châtiment (juand il l'enfreint.

Ici Kant, malgré sa pente naturelle à se singula- riser, sent pourtant qu'il est hors des chemins battus, c'est-à-dire hors de la vérité ; et dans la troisième partie de son ouvrage, oii il passe de la métaphysique des mœurs à la critique de la raison pratique, il ne parle guère que de la liberté. Mais comment en parle-t-il? La liberté, selon lui, donnerait l'explication complète de l'aulonomie de la \oIonlé, Seulement,

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