Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/190

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(iwxii PREFACE.

conclure légitimement que des principes aussi diffé- rents ont des' destinées différentes, et l'on peut arri- ver, sur les pas de Socrate ou de Descartes, aux croyances inébranlables du Pliédon, et des Médita- tions métaphysiques. Enfin, quant à Dieu, on peut renvoyer Kant au dixième livre des Lois et au Dis- cours de la méthode. Ce sont là des écoles auxquelles il n'aurait pas voulu se mettre, selon toute appa- rence. Mais il est fâcheux pour lui que ce soient les écoles de la vérité. Si à toutes les preuves reçues de la liberté, de l'immortalité et de l'existence de Dieu, Kant eût ajouté modestement les siennes, il aurait pu contribuer à accroître le trésor commun. Mais comme il les a toutes rejetées et qu'il a prétendu, par un orgueil peut-être un peu aveugle, remplacer tous ses prédécesseurs, on peut sans injustice le rendre responsable des naufrages où il a conduit la métaphysique allemande. C'est à sa voix qu'elle a inauguré ces systèmes nés de sa Critique, et qui resteront comme une des pages les plus douloureuses de l'histoire de la philosophie.

Kant est, du reste, si convaincu de la théorie du souverain bien, qu'il n'hésite pas à condamner sur cette mesure les Écoles grecques, qui, selon lui, ont échoué dans la solution de ce problème. Par

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