Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/192

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��PRÉFACE.

��compte. C'est là un principe que Kant, plus que tout autre moraliste, devait embrasser, sans craindre de tomber dans les exagérations du Stoïcisme. Personne mieux que lui n'a démontré toute la pureté de la loi morale, et la nécessité absolue pour l'homme de ne se décider, dans sa volonté et ses actes, que par la représentation de cette loi. Or, le devoir est si loin de prescrire la recherche du bonheur que très- souvent il le sacrifie. Kant serait le premier à le reconnaître ; car c'est lui qui a dit dans un langage austère et solennel : « Devoir, mot grand et sublime, ') quelle origine est digne de toi ? Où trouver la racine « de ta noble tige, qui repousse fièrement toute » alliance avec les penchants, » Or, s'il est un pen- chant naturel au cœur de l'homme, c'est sans con- tredit le désir du bonheur ; car celui-là résume tous les autres; et par conséquent, c'est celui-là surtout que le devoir combat en nous, et qu'il doit quelque- fois détruire, sous peine d'être lui-même vaincu. H paraît donc que Kant a eu tort de faire du souverain bien l'objet de la volonté, du moment qu'il fait entrer le bonheur comme élément constitutif dans le souve- rain bien. 11 ne s'aperçoit pas que c'est retomber dans la faute qu'il reproche aux Écoles grecques, et que c'est encore identifier dans une certaine mesure

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