Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/212

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r.Giv l^RÉFACK.

» ne peut pas se partager ici entre le droit et ruti- >' îilité. La poHlique doit plier le genou devant la » morale. »

Il y a soixante ans (1795) que Kant proclamait ces salutaires maximes. Mais, malgré les progrès qu'a IMts dans cet intervalle la raison publique, que nous sommes loin encore du but marqué par la sagesse et l'humanité du philosophe ! Il paraît que les peuples et les souverains n'ont point encore reçu d'assez rudes leçons. Mais je détourne les yeux de ce spectacle ; et je reviens à la morale, que sur les pas de Kant j'avais un instant quittée.

D'après l'analyse que je viens de donner des prin- cipaux ouvrages de Kant, on peut voir en résumé quelle a été la hardiesse et la grandeur de son entre- prise. Il a d'abord étudié la raison en elle-même, indépendamment de toute donnée empirique, et, à ce qu'il croit, de toute application. Il l'a étudiée ensuite dans son application à la morale. Voilà les deux assises de l'édifice. Puis, il a suivi la science dans ses développements les plus importants, la morale proprement dite, et le droit, en faisant quel- ques excursions sur le terrain de la politique, il a donc essayé d'approfondir la morale dans son origine la plus reculée, dans ses principes spéciaux et dans

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