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Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/214

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(TM PREFVCE.

l'exposent, ou l'inspirent. C'est ure étude souvent pénible qu'il nous fait faire. Mais le sujet vaut bien la peine qu'il exige. Qui la prendra sous sa con- duite ne regrettera pas de l'avoir prise. La récompense austère qu'il donne dépasse de beaucoup les soins qu'elle a coûtés.

Je m'arrête ici en ce que je veux dire sur Kant.

Si maintenant il faut assigner des rangs aux grands hommes dont je viens d'analyser les idées, je mettrais saDS hésitation, et au nom de la vérité, Aristote au troisième rang, Kant au second, et Platon au pre- mier. La mesure à laquelle je rapporte ce jugement est bien simple : c'est celle des croyances que chacun d'eux a soutenues et démontrées. Je n'oublie pas dans Aristote les admirables théories de la vertu, de la liberté, de la justice et de l'amitié. Mais Aristote s'est trompé sur le but même de la vie, en supposant (jue c'est le bonheur ; il n'a pas cru à l'avenir de l'àme, et il n'a rien dit sur ses rapports avec Dieu, irrémédiables lacunes dans un système de morale. Kant n'a nié aucune des croyances essentielles de l'esprit humain. Mais, sauf la loi morale, que nul n'a comprise plus purement que lui, tout en la dépla- çant, il ne les admet qu'indirectement ; et les démons-

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