Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/242

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ŒAXxix PREFACE.

à l'autre, el que c'est l'âme qui doit dominer le corps, il importe de rendre celte domination aussi puissante et aussi sage qu'elle peut l'être. Le corps ne pouvant se mouvoir que sous l'impulsion de l'âme, plus ses mouvements seront fréquents et réglés, plus l'âme assurera et étendra son empire. Plus le corps sera discipliné, plus il obéira ; et les forces qu'il acquiert, tout en tournant à son proiit, profiteront bien davantage encore à la faculté qui les lui fait acquérir et qui les emploie. De là vient que les exercices corporels, quand ils sont bien conduits, rendent les enfants plus doux et plus accessibles à la raison. Par la juste répartition de toutes les énergies vitales, par l'équilibre qu'ils rétablissent et par le jeu normal de tous les organes qu'ils facilitent, ils resti- tuent au principe supérieur la suprématie légitime qu'il doit conserver. Lorsqu'ils produisent des effets contraires, et qu'ils rendent le caractère farouche et dur, c'est qu'on y laisse introduire l'indiscipline, qui perd tout le reste, ou l'excès, qui les dénature. Dans leurs justes limites, dirigés avec discernement en m^nie temps qu'avec vigueur, ils ont les conséquences morales les plus manifestes et les plus bienfaisantes. Kanl était trop sage pour ne pas se préoccuper de (•etlc crise redoutable qui sépare l'enfance de la

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