Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/281

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PRÉLIMINAIRE. cclxxiu

Ce qu'il y a de certain, c'est que, deux siècles à peine après Cicéron, et les choses dans cet intervalle n'ont guère pu changer, les trois ouvrages de Morale portaient déjà les noms qu'ils portent aujourd'hui, et qu'ils pas- saient pour être tous trois d'Aristote. Un platonicien nommé Atticus, qu'on ne peut point placer au-delà du second siècle, dit en réfutant avec sévérité certaines par- ties du système d'Aristote ;

(( Les traités d'Aristote qui portent les titres de Morale » à Eudème, de Morale à Nicomaque et de Grande Mo- » raie, ne renferment sur la vertu que des pensées mes- » quines, basses et triviales. Ce sont des théories qui sont )' au niveau da vulgaire, des ignorants, des jeunes gens » et des femmes. »

C'est Eusèbe qui nous a conservé ce précieux témoi- gnage dans sa Préparation évangélique, liv. XV, ch. h, p. 795, édit. de 1628. On peut ne point partager l'opinion injuste et passionnée d' Atticus sur la valeur de la Morale d'Aristote. ÎMais en présence d'une affirmation aussi pré- cise, on ne peut nier que du temps d' Atticus les trois ouvrages ne fussent désignés comme nous les désignons nous-mêmes. On sait par Porphyre, Vie dePlotin,ch. 1/1, que Plotin, fondateur du Néoplatonisme Alexandrin, faisait la plus grande estime des œuvres d' Atticus, et qu'il les prenait même quelquefois pour texte de ses leçons. Sans être parfaitement fixé sur l'époque où vivait Atticus le platonicien, on peut donc être sûr qu'il ne vivait point au-delà du second siècle de notre ère i.

��(1) Dans le Commentaire sur les Réfvtaliotis des sophistes, qu'on croit d'Alexandre d'Aplirodisc, le cinquième livre de la Morale à Nicomaque e«t

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