Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/337

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PllELIMINAIRE. cccxxix

grande théorie de la justice oà personne ne méconnaît le cachet du maître.

Du dernier chapitre du livre V, je passe au livre VI tout entier, et je ne le trouve pas moins indispensable,- puisqu'il renferme la théorie des vertus intellectuelles. Je trouve encore, comme je l'ai déjà dit plus haut, que les deiLX théories qui remplissent le septième livre, y sont assez mal placées. Mais je ne vois aucun motif sérieux de les contester à Aristote.

En un mot, je repousse tout le système de M. Fischer, et je ne trouve pas qu'il ait en rien réfuté celui de M. Spengel, qui laisse les trois livres controversés, sauf peut-être la première théorie du plaisir, dans la Morale à iMcomaque, dont ils ont fait primiti\'ement partie.

Mais il est temps de clore cette longue dissertation ; et voici les points que je regarde comme établis, d'après tout ce qui précède :

La Morale à Nicomaque est d' Aristote, et il n'y a point à tenir compte des doutes trop peu justifiés de Cicéron ;

Cet ouvrage, tout admirable qu'il est à bien des égards, offre des irrégularités de composition assez graves, comme tant d'autres ouvrages sortis de la même main, très- puissante mais peu soigneuse ;

Les trois livres communs qu'on a voulu restituer, en tout ou en partie, à la Morale à Eudème, appartiennent légitimement à la Morale à Nicomaque. D'abord, latliéorie de la justice, au cinquième livre, est de la main d' Aris- tote, personne ne le conteste ; et la dernière partie de ce livre, bien qu'elle ne soit peut-être pas aussi solide que le reste, ne doit pas en être exclue. Le sixième Uvre doit

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