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Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/443

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LIVRE I, CH. V, § 1.

que quelque temps de bonheur, suffise pour faire un homme heureux et fortuné.


CHAPITRE V.

Imperfection Inévitable de cette esquisse du bonheur. Le temps complétera ces théories ; il ne faut pas exiger en toutes choses une égale précision. — Importance des principes.

§ 1. Contentons-nous pour le moment de cette esquisse imparfaite du bien ; c’est une nécessité peut-être utile que de commencer par en tracer d’abord cet incomplet tableau, sauf à revenir ensuite sur ces premiers traits. Une fois que l’esquisse a été bien faite, il semble que tout le monde est capable de continuer l’œuvre et d’en préciser tous les détails ; c’est le temps qui trouve tous ces progrès, ou qui du moins est un puissant auxiliaire pour les faire découvrir. Il est la source de tous les perfectionnements des arts ; car une fois qu’un art est créé, il n’y a personne qui ne puisse contribuer à en combler successivement les lacunes.