Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/514

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\m MORALE /V NICOMAQLE.

la débauche qui pèche par excès. § 7. Ceci tient à deuN causes distinctes. L'une ressort de la nature de la chose même. Du moment que l'un des extrêmes est plus rap- proché du miheu et lui ressemble davantage, ce n'est plus celui-là que nous opposons au milieu ; c'est plutôt le terme contraire ; ainsi par exemple, comme l'audace paraît être plus voisine du courage et lui ressembler davantage, tandis que la lâcheté hii est bien plus dissemblable, c'est ]a lâcheté que nous opposons plus particulièrement au courage, les choses qui sont les plus éloignées du miheu paraissant davantage en être les contraires. § 8. Voilà donc l'une des causes signalées plus haut, et elle vient de la nature même de la chose. Voici la seconde qui ne vient que de nous. Les choses vers lesquelles nous soinmes naturellement portés davantage, nous semblent plus con- traires au sage milieu qu'il conviendrait de conserver. Ainsi, notre nature nous porte plus vivement vers les plai- sirs; et c'est ce qui fait que nous sommes enclins plus facilement à l'intempérance qu'à la réserve et à la so- I^riété. Par suite, nous trouvons plus contraires au juste milieu les choses pour lesquelles nous sentons en nous le plus d'abandon. Et voilà cojument la débauche, qui est un excès, est plus contraire à la tempérance que la complète insensibilité.

��§7. Ceci tient à deux causes dis- portes davantage. Ar'isloie, en ap^ro- tinctcs. Cette analyse, qui peut pa- fondissant cette observation sur la raili-e un peu subtile, n'en est pas nature de l'homme, aurait pu j trou- moins parfaitement exacte. ver sans peine la véritabic explication

§ 8. Nous sommes naturellement de la vertu.

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