Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/536

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taires des actes spontanés et subits ; mais nous ne disons pas qu’ils sont le résultat d’une préférence réfléchie ou intention.

§ 3. Quand pour expliquer ce qu’est l’intention, on la nomme un désir, un sentiment de cœur, une volonté, un jugement d’une certaine sorte, on ne lui donne pas des noms très-exacts. La préférence, l’intention qui choisit, ne peut pas être le partage des êtres sans raison, tandis que ces êtres sont susceptiJ)les de désir et de passion. § 4. L’intempérant qui ne sait pas se dominer agit par désir ; il n’agit pas avec intention et préférence. Au contraire, l’homme tempérant agit avec intention, avec une préférence réfléchie ; il n’agit pas par l’impulsion de ses désirs. § 5. Ajoutez que le désir peut être souvent l’opposé de l’intention, et que le désir n’est jamais l’opposé du désir. Enfin, le désir s’adresse à ce qui est agréable ou pénible ; l’intention, la préférence réfléchie ne s’adresse ni à la peine, ni au plaisir.

§ 6. L’intention ou préférence morale peut encore se confondre avec la passion que le cœur inspire ; mais rien ne ressemble moins aux actions déterminées par l’intention réfléchie, que celles qui nous sont dictées par le cœur.

§ 7. L’intention, la préférence morale, n’est pas non


donne Aristote un peu plus bas est frappant de Mérité, et il explique parfaitement sa pensée.

§ 3. Un désir, un sentiment du coeur. L’analyse d’Aristote est ici très-exacte et très-fine. J’ai tâché de rendre dans notre langue ces nuances si délicates ; mais je ne me flatte pas d’y avoir toujours réussi. — L’intention qui choisit. Paraphrase du mot grec que j'ai rendu par « préférence. « 


§ 6. Avec la passion que le cœur inspire, J’ai dû encore paraphraser.