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Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/816

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29Zi MORALE A NICOMAQUE.

parlant. Quand elle assouvit un besoin, nous pouvons prendre pour des plaisirs les choses les plus contraires au plaisir; et alors, par exemple, on goûte avec plaisir les choses les plus acides et les plus amères, bien qu'elles ne soient bonnes cependant ni de leur nature, ni absolu- ment. Ce ne sont donc pas non plus de vrais plaisirs que ces choses' nous procurent ; car les rapports que sou- tiennent entr' elles les choses agréables, sont aussi les rapports des plaisirs qu'elles produisent en nous.

§ 9. De plus, il n'est pas du tout nécessaire qu'il y ait ({uelque chose de supérieur au plaisir, en ce sens où l'on soutient quelquefois que, dans les choses, la fin est supérieure à leur génération ; car tous les plaisirs ne sont pas des générations. Tous ne sont pas même accompagnés de génération ; mais ils sont bien plutôt acte et fin tout ensemble. Ils n'ont pas lieu, parce que certaines choses se produisent autour de nous, mais bien parce que nous- même nous en faisons un certain usage. La fin d'ailleurs n'est pas pour tous les plaisirs quelque chose de différent des plaisirs mêmes ; la fin diffère seulement dans les plaisirs qui ne servent qu'à compléter et à finir la nature. <>^ 10. Ainsi donc, on a tort de prétendre que le plaisir est une génération sensible, une production de certains phé-

��la Métaphysique. ■ — Sont des plaisirs serait plus claire, s'il citait spéciale-

absoliiment parlant. Ceci semble ment certains plaisirs,

confirmer la correction que j'ai intro- S 10. On a tort de prétendre.

(luite plus haut. C'est toujours la théorie du Philèbe

§9. En ce sens où l'on soxiticnt. qu'attaque Arislote. Voir les passages

Nouvelle critique de la théorie du du Philèbe que je viens d'indiquer.

Philèbe, p. 426, 429 et suiv., ibid. — Une production de certains phé-

— Tous les plaisirs ne sont pas des nomènes. Paraphrase du mot précé-

ijénérations. La pensée d'Aristote dent. Je ne crois pas d'ailleurs que

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