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Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/950

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/i28 MORALE A NICOMAQLE.

et le bonheur lui-même n'en est pas une. § 7. On ajoute que le bien est une chose finie et déteraiinée, tandis que le plaisir est indéterminé, puisqu'il est susceptible de plus et de moins. Mais on peut répondre que, si c'est à cette mesure qu'on juge du plaisir, la même différence se re- présente pour la justice et pour toutes les autres vertus, relativement auxquelles évidemment, on dit aussi, selon les cas, que les hommes possèdent plus ou moins telle ou telle qualité, tel ou tel mérite. Ainsi, l'on est plus juste et l'on est plus courageux qu'un autre ; on peut agir plus ou moins justement, se conduire avec plus ou moins de sa- gesse. Si l'on veut appliquer ceci exclusivement aux plai- sirs, que ne va-t-on tout de suite à la vraie cause? Et que ne dit-on que parmi les plaisirs, les uns sont sans mé- lange, et que les autres sont mélangés? § 8. Qui empêche que, de même que la santé, chose finie et bien déterminée pourtant, est susceptible de plus et de moins, le plaisir ne le soit aussi de même? L'équilibre de la santé n'est pas identique dans tous les êtres. Bien plus, il n'est pas toujours pareil dans le même individu; la santé peut s'altérer, et subsister même ainsi altérée, jusqu'à un cer- tain point, et elle peut fort bien différer en plus et en moins. Pourquoi n'en serait-il pas de même pour le plaisir?

§ 9. Tout en supposant que le souverain bien est

��dernier mot pour rendre la pensée la retrouver aussi dans divers pas- plus claire. — Le bonheur lui-même sages du Pliilèbe. Aristote du reste u'cn est pas une. Farce qu'il peut se montre ici conséquent avec lui- rire détriut en un instant. même, eu ce que, plus haut, il a dé- § 7. On ajoute. Celte théorie est fendu déjù le plaisir contre les cri- sans doute Pythagoricienne ; on peut tiques dont il a été l'objet.

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