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Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/971

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seuls. On peut même ranger dans la classe des choses désirables pour elles-mêmes, les simples amusements; car on ne les recherche pas en général pour d’autres choses qu’eux. Mais bien des fois ces amusements nous nuisent plus cpi’ils ne nous servent, s’ils nous font négliger et les soins de notre santé et les soins de notre fortune. Et pourtant, la plupart de ces gens dont on envie le bonheur, n’ont rien de plus pressé que de se livrer à ces divertissements. Aussi, les tyrans font-ils le plus grand cas de ceux qui se montrent aimables et faciles dans ces sortes de plaisirs; car les flatteurs se rendent agréables dans les choses que les tyrans désirent, et les tyrans à leur tour ont besoin de gens qui les amusent. Le vulgaire s’imagine que ces divertissements font une partie du bonheur, parce que ceux qui jouissent du^ pouvoir sont les premiers à y perdre leur temps. § h. Mais la vie de ces hommes-là ne peut guère servir d’exemple ni de preuve. La vertu et l’intelligence, source unique de toutes les actions honnêtes, ne sont pas les compagnes obligées du pouvoir; et ce n’est pas parce que ces gens-là, incapables comme ils le sont de goûter un plaisir délicat et vraiment libre, se jettent sur les plaisirs du corps, leur seul refuge, qu’ils doivent nous faire prendre ces plaisirs grossiers pour les plus désirables. Les enfants aussi croient que ce qu’ils apprécient le plus est ce qu’il y a de

§ 3. Les simples amusements. La fatigues passées ou se disposer à des

pensée ne semble pas très-juste; on fatigues nouvelles. — Le vulgaire

ne recherche pas en général les s’imagine. Voir plus haut, livre I,

amusements et les jeux pour eux ch. 2, § 11, la critique des opinions

seuls ; on les prend en quelque sorte du vulgaire sur le bonheur, comme remèdes pour se délasser des ?} 4. l^a rie de ces hommes là.