Page:Aristote - La Politique.djvu/119

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6. Philolaüs de Corinthe fut le législateur de Thèbes ; il était de la famille des Bacchiades, et lorsque Dioclès, le vainqueur des jeux Olympiques, dont il était l’amant, , dut fuir sa patrie pour se soustraire à la passion incestueuse de sa mère Halcyone, Philolaüs se retira à Thèbes, où tous les deux finirent leurs jours. On montre encore à cette heure leurs deux tombeaux placés en regard ; de l’un, on aperçoit le territoire de Corinthe, qu’on ne peut découvrir de l’autre. § 7. Si l’on en croit la tradition, Dioclès et Philolaüs eux-mêmes l’avaient ainsi prescrit dans leurs dernières volontés. Le premier, par ressentiment de son exil, ne voulut pas que, de sa tombe, la vue dominât la plaine de Corinthe ; le second, au contraire, le désira. Tel est le récit de leur séjour à Thèbes. Parmi les lois que Philolaiis a données à cette ville, je citerai celles qui concernent les naissances, et qu’on y appelle encore les Lois fondamentales. Ce qui lui appartient en propre, c’est d’avoir statué que le nombre des héritages resterait toujours immuable. § 8. Charondas n’a rien de spécial que sa loi contre les faux témoignages, genre de délit dont il s’est occupé le premier ; mais par la précision et la clarté de ses lois, il l’emporte sur les législateurs mêmes de nos jours. L’égalité des fortunes est le principe qu’a particulièrement développé Phaléas. Les principes spéciaux