Page:Aristote - La Politique.djvu/134

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rement l’équitation et la politique. Euripide lui-même, quand il dit : « Point de ces vains talents à l’État inutiles, » semble croire qu’on peut apprendre à commander.

§ 6. Si donc la vertu du bon magistrat est identique à celle de l’homme de bien, et si l’on reste citoyen même en obéissant à un supérieur, la vertu du citoyen en général ne peut être dès lors absolument identique à celle de l’homme honnête. Ce sera seulement la vertu d’un certain citoyen, puisque la vertu des citoyens n’est point identique à celle du magistrat qui les gouverne. C’était là sans doute la pensée de Jason, quand il disait : « qu’il mourrait de misère s’il cessait de régner, n’ayant point appris à vivre en simple particulier. »

§ 7. On n’en estime pas moins fort haut le talent de savoir également obéir et commander ; et c’est dans cette double perfection de commandement et d’obéissance, qu’on place ordinairement la suprême vertu du citoyen. Mais si le commandement doit être le partage de l’homme de bien, et que savoir obéir et savoir commander soient les talents indispensables du citoyen, on ne peut certainement pas dire qu’ils soient