Page:Aristote - La Politique.djvu/144

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comme dans tant d’autres arts, la médecine., la gymnastique, tourner secondairement à l’avantage de celui qui gouverne. Ainsi, le gymnaste peut fort bien se mêler aux jeunes gens qu’il exerce, comme, à bord, le pilote est toujours un des passagers. Le but du gymnaste, comme celui du pilote, c’est le bien de ceux qu’ils dirigent ; si l’un ou l’autre viennent se mêler à leurs subordonnés, ils ne prennent leur part de l’avantage commun qu’accidentellement, l’un comme simple matelot, l’autre comme élève, malgré sa qualité de professeur.

§ 6. Dans les pouvoirs politiques, lorsque la parfaite égalité des citoyens, tous semblables, en fait la base, chacun a droit d’exercer l’autorité à son tour. D’abord, chose toute naturelle, tous regardent cette alternative comme parfaitement légitime, et ils accordent à un autre le droit de décider par lui-même de leurs intérêts, comme ils ont eux-mêmes antérieurement décidé des siens ; mais, plus tard, les avantages que procurent le pouvoir et l’administration des intérêts généraux, inspirent à tous les hommes le désir de se perpétuer en charge ; et si la continuité du commandement pouvait seule infailliblement guérir une maladie dont ils seraient atteints, ils ne seraient certainement pas plus âpres à retenir l’autorité, une fois qu’ils en jouissent.

§ 7. Donc évidemment, toutes les constitutions qui