plus de garantie que dans loi écrite, certainement on lui en trouvera moins qu’à ces lois dont les mœurs font toute la force.
§ 7. Mais un seul homme ne peut tout voir de ses propres yeux ; il faudra bien qu’il délègue son pouvoir à de nombreux inférieurs ; et dès lors, n’est-il pas tout aussi bien d’établir ce partage dès l’origine que de le laisser à la volonté d’un seul individu ? De plus, reste toujours l’objection que nous avons précédemment faite : si l’homme vertueux mérite le pou voir à cause de sa supériorité, deux hommes vertueux le mériteront bien mieux encore. C’est le mot du poète : « Deux braves compagnons, quand ils marchent ensemble… »
C’est la prière d’Agamemnon, demandant au ciel « d’avoir dix conseillers sages comme Nestor. » Mais aujourd’hui même, dira-t-on, quelques États possèdent des magistratures chargées de prononcer souverainement, comme le fait le juge, dans les cas que la loi n’a pu prévoir ; preuve qu’on ne croit pas que la loi soit le souverain et le juge le plus parfait, bien qu’on reconnaisse sa toute-puissance là où elle a pu disposer.
§ 8. Mais c’est justement parce que la loi ne peut embrasser que certains objets et qu’elle en laisse