Page:Aristote - La Politique.djvu/234

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contre des revers et des désastres, pour échapper à une défaite certaine, les moyens les plus militaires sont les fortifications les plus inexpugnables, surtout aujourd’hui où l’art des sièges, avec ses traits et ses terribles machines, a fait tant de progrès.

§ 7. Refuser des remparts aux villes serait aussi peu sensé que de choisir un pays ouvert, ou d’en niveler toutes les hauteurs ; autant vaudrait défendre d’entourer de murs les maisons particulières, de peur d’inspirer de la lâcheté aux habitants. Mais il faut bien se persuader que, quand on a des remparts, on peut à volonté s’en servir ou ne s’en servir pas ; et que dans une ville ouverte on n’a point le choix.

§ 8. Si nos réflexions sont justes, il faut non seulement entourer la ville de remparts, mais il faut, tout en en faisant un ornement, les rendre capables de résister à tous les systèmes d’attaque, et surtout à ceux de la tactique moderne. L’attaque ne néglige aucun moyen de succès ; la défense de son côté doit chercher, méditer et inventer de