Page:Aristote - La Politique.djvu/301

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la seule arme qu’on connût pour attaquer les peuples voisins. Témoin l’histoire d’Érétrie, de Chalcis, de Magnésie sur les bords du Méandre, et de plusieurs autres villes d’Asie. Aux distinctions qui viennent de la fortune, il faut ajouter celles de naissance, de vertu, et de tant d’autres avantages, indiqués par nous quand nous avons traité de l’aristocratie, et compté les éléments indispensables de tout État. Or, ces éléments de l’État peuvent prendre part au pouvoir, soit dans leur universalité, soit en nombre plus ou moins grand.

§ 3. Il s’ensuit évidemment que les espèces de constitutions doivent être, de toute nécessité, aussi diverses que ces parties mêmes le sont entre elles, suivant leurs espèces différentes. La constitution n’est pas autre chose que la répartition régulière du pouvoir, qui se divise toujours entre les associés, soit en raison de leur importance particulière, soit d’après un certain principe d’égalité commune ; c’est-à-dire qu’on peut faire une part aux riches, et une autre aux pauvres, ou leur donner des droits communs. Ainsi, les constitutions seront nécessairement aussi nombreuses que le sont les combinaisons de supériorité et de différence entre les parties de l’État.

§