Page:Aristote - La Politique.djvu/325

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l’État qui en est le produit, oligarchique ou démocratique ; car ce n’est là évidemment que ce qu’on entend par un mélange parfait. Or, c’est toujours le moyen terme qui présente cette qualité, parce qu’on y retrouve les deux extrêmes.

§ 5. On peut citer comme exemple la constitution lacédémonienne. D’un côté, bien des gens affirment que c’est une démocratie, parce qu’en effet on y découvre plusieurs éléments démocratiques ; par exemple, l’éducation commune des enfants, qui est exactement la même pour les enfants des riches et pour les enfants des pauvres, les enfants des riches étant élevés précisément comme ceux des pauvres pourraient l’être ; l’égalité, qui continue même dans l’âge suivant et quand ils sont hommes, sans aucune distinction du riche au pauvre ; puis l’égalité parfaite des repas communs à tous ; l’identité de vêtement qui laisse le riche absolument vêtu comme pourrait l’être le premier pauvre quelconque ; enfin l’intervention du peuple dans les deux grandes magistratures, dont il choisit l’une, le sénat, et possède l’autre, l’éphorie. D’autre part, on soutient que la constitution de Sparte est une oligarchie, parce que, de fait, elle renferme bien des éléments oligarchiques. Ainsi, toutes les fonctions y sont électives ; pas une n’est conférée par le sort ; quelques magistrats en petit nombre y prononcent souverainement l’exil ou la mort, sans compter encore d’autres institutions non moins oligarchiques.

§ 6. Une république où se combinent parfaitement l’oligarchie