Page:Aristote - La Politique.djvu/388

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honnêtes gens repoussent cette charge de toutes leurs forces, et il est dangereux de la confier à des hommes corrompus ; car il faudrait plutôt les garder eux-mêmes que leur remettre la garde d’autrui. Il importe donc que la magistrature chargée de ces fonctions ne soit ni unique ni perpétuelle. Elles seront données à des jeunes gens, partout où la jeunesse et les gardes. de la ville sont organisés militairement ; et diverses magistratures devront s’acquitter tour à tour de ces pénibles soins.

§ 8. Telles sont en première ligne les magistratures qui paraissent les plus nécessaires à la cité. Viennent ensuite d’autres fonctions qui ne sont pas moins indispensables, mais qui sont d’un ordre plus relevé ; car elles exigent un mérite éprouvé, et c’est la confiance seule qui les accorde. Ce sont celles qui concernent la défense de la cité et toutes les affaires militaires. En temps de paix, comme en temps de guerre, il faut veiller également à la garde des portes et des murailles et à leur entretien. Il faut enregistrer les citoyens et les distribuer dans les divers corps armés.

§ 9. Les magistratures qui reçoivent toutes ces attributions sont plus ou moins nombreuses, selon les localités ; dans les petites villes, un seul fonctionnaire peut veiller à tous ces objets. Les magistrats qui remplissent ces emplois se nomment généraux, ministres de la guerre. De plus, si l’État possède des cavaliers, des hoplites, de l’infanterie légère, des archers, des matelots, chaque troupe a parfois ses fonctionnaires