Page:Aristote - La Politique.djvu/418

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exclus du gouvernement s’agitèrent jusqu’à ce qu’ils obtinssent la jouissance simultanée du pouvoir, d’abord pour le père et l’aîné des frères, ensuite pour tous les frères plus jeunes. Dans quelques États, en effet, la loi défend au père et aux fils d’être en même temps magistrats ; ailleurs, les deux frères, l’un plus jeune, l’autre plus âgé, sont soumis à la même exclusion. À Marseille, l’oligarchie devint plus républicaine ; à Istros, elle finit par se changer en démocratie. À Héraclée, le corps des oligarques dut s’étendre jusqu’à comprendre six cents membres.

§ 3. À Cnide, la révolution sortit d’une sédition excitée par les riches eux-mêmes dans leur propre sein ; le pouvoir y était restreint à quelques citoyens ; le père, comme je viens de le dire, ne pouvait siéger en même temps que son fils, et parmi les frères, l’aîné seul pouvait occuper des fonctions publiques. Le peuple mit à profit la discorde des riches, et se choisissant un chef parmi eux, il sut bientôt s’emparer du pouvoir après sa victoire ; car la discorde rend toujours bien faible le parti qu’elle divise. À Érythrée, sous l’antique oligarchie des Basilides, malgré toute la sollicitude réelle des chefs du gouvernement, dont la seule faute était d’être