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ses sujets. C’est Arbace, qui renversa Sardanapale. Voir Diodore de Sicile, livre II, ch. XXIV, § 1, p. 99, édit. Firmin Didot. Dion. L’expédition de Dion contre Denys le Jeune est de la quatrième année de la CIXe olympiade, 357 ans av. J.-C.

§ 15. Cyrus renversa Astyage. Cyrus détrôna Astyage mais il ne le fit pas mourir. Hérodote, Clio, ch. CXXX. Seuthès le Thrace. Voir Xénophon, Anab., liv. VII, ch. II, et Hellén., liv. IV, ch. VIII. La conspiration de Mithridate. Voir Xénoph., Cyrop., liv. VIII, ch. VIII.

§ 17. Celle de Dion. Voir plus haut, dans ce chapitre, § 14.

§ 18. Constitué sur un principe opposé. Voir plus haut, dans ce livre, ch. VI, § 9. Comme dit Hésiode.Voir les Œuvres et les Jours. Vers 25. Les Lacédémoniens. Voir plus haut, dans ce livre, chap. VI, § 9, où il est dit que les Lacédémoniens renversaient partout les démocraties.

§ 19. Fondée par Gélon. Gélon régna dans la quatrième année de la LXXIIIe olympiade, 484 ans av. J. —C. Il était, depuis six ans, tyran de Gèle. Hérodote, Polymnie, chapitre CLIII et suiv.

Celle de Denys. Les mots « de nos jours » indiquent qu’il s’agit ici d’un fait moins ancien que l’expédition de Dion : c’est celle de Timoléon dans la deuxième année de la CIXe olympiade, 343 ans avant J.-C. L’expression d’Aristote ne signifie pas cependant que le fait se passait au moment où l’auteur écrivait, puisqu’il parle ailleurs de la mort de Philippe, qui est postérieure de sept ans à l’expédition de Timoléon. Voir plus haut dans ce chapitre, § 10.

§ 20. Ceux qui ont personnellement gagné le pouvoir. Voir plus bas, § 23, et Machiavel, le Prince, ch. VI. Platon aussi condamne vivement l’hérédité ; Lois, III, pages 183 et suiv., trad. de M. Cousin.

§ 21. La chute des Pisistratides. Voir plus haut, § 9.

§ 22. De royautés… des monarchies. On sent quelle est ici la diférence de ces deux mots : « Roi », c’est le monarque régnant suivant des lois qu’il doit observer et qu’il n’a point faites ; « monarque », c’est le souverain régnant sans autre loi que sa volonté, mais n’abusant pas de sa toute puissance ; le « tyran » enfin abuse du pouvoir qu’il possède. Ces distinctions sont importantes. Voir liv. III, ch. X, § 7.

§ 23. Bien vite méprisables. On peut joindre cette déclaration formelle contre l’hérédité à celle qu’Aristote a déjà faite, livre III, ch. X, § 9. Il faut vouloir fermer les yeux à la lumière, pour prétendre que le philosophe a fait une œuvre de courtisan, et qu’il a cherché, dans la Politique, à flatter Alexandre, dont le droit tout héréditaire s’accordait certainement fort peu avec les principes indépendants de son maître. Il n’y a plus de roi… Voir la même pensée dans Platon, Le Politique, p. 386, traduction de M. Cousin.

CHAPITRE IX. Des moyens de conservation pour les États monarchiques ; la royauté se sauve par la modération. Les tyrannies ont deux systèmes fort différents pour se maintenir : la violence avec la ruse, et la bonne administration ; esquisse du premier système ; ses vices ; esquisse du second système ; ses avantages ; portrait du tyran ; durée des diverses tyrannies ; détails historiques.

§ 1. En général, les États monarchiques doivent évidemment se conserver par des causes opposées à toutes celles dont nous venons de parler, suivant la nature spéciale de chacun d’eux. La royauté, par exemple, se maintient par la modération. Moins ses attributions souveraines sont étendues, plus elle a de chances de durer dans toute son intégrité. Le roi songe moins alors à se faire despote ; il respecte plus dans toutes ses actions l’égalité commune ; et les sujets de leur côté sont moins enclins à lui porter envie. Voilà ce qui explique la durée si longue de la royauté chez les Molosses. Chez les Lacédémoniens, elle n’a tant vécu que parce que, dès l’origine, le pouvoir fut partagé entre deux personnes ; et que plus tard, Théopompe le tempéra par plusieurs institutions, sans compter le contre-poids qu’il lui donna dans l’établissement de l’Éphorie. En affaiblissant la puissance de la royauté, il lui assura plus de durée ; il l’agrandit donc en quelque sorte, loin de la réduire ; et il avait bien raison de répondre à sa femme, qui lui demandait s’il n’avait pas honte de transmettre à ses fils la royauté moins puissante qu’il ne l’avait reçue de ses ancêtres : « Non, » sans doute ; car je la leur laisse beaucoup plus durable. »

§ 2. Quant aux tyrannies, elles se maintiennent de deux manières absolument opposées. La première est bien connue, et elle est mise en usage par presque tous les tyrans. C’est à Périandre de Corinthe qu’on fait