Page:Aristote - La Politique.djvu/83

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puissent point ; et le vrai moyen, c’est de mettre ceux-ci par leur minorité hors d’état d’être nuisibles, et de ne point les opprimer.

Phaléas a eu tort aussi d’appeler d’une manière générale, égalité des fortunes, l’égale répartition des terres, à laquelle il se borne ; car la fortune comprend encore les esclaves, les troupeaux, l’argent, et toutes ces propriétés qu’on nomme mobiliaires. La loi d’égalité doit être étendue à tous ces objets ; ou du moins, il faut les soumettre à certaines limites régulières, ou bien ne statuer absolument rien à l’égard de la propriété. § 13. La législation de Phaléas paraît au reste n’avoir en vue qu’un État peu étendu, puisque tous les artisans doivent y être la propriété de l’État, sans y former une classe accessoire de citoyens. Si les ouvriers chargés de tous les travaux appartiennent à l’État, il faut que ce soit aux conditions établies pour ceux d’Epidamne, ou pour ceux d’Athènes par Diophante.

§ 14. Ce que nous avons dit de la constitution de Phaléas suffit pour qu’on en juge les mérites et les défauts.