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Page:Aristote - Morale, Thurot, 1823.djvu/105

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tenir un paradoxe, n’oserait vanter le bonheur de celui qui vivrait ainsi.

Mais en voilà assez sur cet article, qui a été suffisamment discuté dans mes Traités encyclopédiques[1]. Quant à la vie contemplative, qui est le troisième genre, j’en ferai l’examen dans la suite[2]. Je ne compte point, parmi les genres de vie, celle qui n’est occupée que des richesses ; il est évident qu’elles ne sont pas le bien que nous cherchons, puisque leur utilité n’est pas directe et immédiate. Aussi serait-on plus porté à adopter les fins dont j’ai parlé précédemment ; car on les recherche, on les aime pour elles-mêmes ; cependant il ne semble pas qu’elles satisfassent complétement, quoiqu’elles aient été le sujet d’une infinité de discours et de raisonnements. Ne nous arrêtons donc pas plus long-temps sur cet objet.

VI.[3] Peut-être vaut-il mieux considérer la

  1. Les mêmes probablement, ou du même genre que ceux qu’il appelle plus loin (c. 13) exotiques, et dont nous parlerons dans l’endroit indiqué.
  2. Dans le chap. 7 du dixième livre.
  3. L’auteur réfute ici l’opinion de Platon, sur la nature du souverain bien, considéré comme une de ces formes éternelles et universelles, auxquelles on avait donné le nom d’idées, et qui étaient regardées comme les modèles ou archétypes de tous les objets de la connaissance et de l’intelligence humaine. Ce chapitre n’a donc d’intérêt que sous le rapport de l’histoire de la philosophie chez les Grecs, et n’est d’aucune importance pour la science proprement dite de la morale. Aristote combat encore cette partie de la doctrine de Platon, dans plusieurs