Page:Aristote - Morale, Thurot, 1823.djvu/16

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ment l’histoire chez les Grecs jusqu’à l’époque d’Aristote, et immédiatement après lui, afin de mettre les lecteurs qui ne se sont pas occupés de ce genre d’études, à même d’apprécier ce qu’on doit à ce philosophe, et ce qu’il dut lui-même à ceux qui l’avaient précédé ; et peut-être les recherches où nous serons obligés d’entrer contribueront-elles à rendre plus intelligibles quelques points de la doctrine même de notre auteur qu’il eût été impossible d’expliquer avec autant de clarté dans les notes qui sont jointes à cette traduction.

Socrate[1], dit Cicéron, fut le premier qui, faisant descendre la philosophie du ciel, où s’égaraient ses spéculations ambitieuses, l’introduisit dans nos maisons, la fit présider à nos actions les plus communes, et aux transactions de toute espèce auxquelles donne lieu l’état dé société[2]. Cependant Socrate n’écrivit jamais rien sur aucun sujet de morale ou de philosophie ; et bien que l’on ait regardé comme ses disciples plusieurs de ceux qui fondèrent des écoles qui eurent ensuite une grande célébrité, et qui donnèrent à l’esprit de recherche une direction toute différente de celle qu’il avait suivie jusqu’alors, c’est au carac-

  1. Né à Athènes, l’an 469, et mort l’an 399 avant J.-Ch.
  2. Voy. Cic. Tuscul. Quœst. I. 5, c. 4.