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Page:Aristote - Morale, Thurot, 1823.djvu/166

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quelquefois le nom d’ambitieux à celui qui n’a que des désirs modérés, et d’autres fois nous l’appelons homme sans ambition ; et tantôt nous louons l’ambitieux, tantôt l’homme sans ambition. Je dirai dans la suite quelle cause nous fait agir ainsi ; quant à présent, continuons à traiter des autres passions ou affections, suivant la méthode que nous avons adoptée[1].

Il y a aussi par rapport à la colère, un excès, un défaut et un milieu ; mais on ne leur a presque pas donné de noms ; appelons donc le caractère intermédiaire indulgence, nommons indulgent celui qui a ce caractère, désignant par les mots irascible et irascibilité la personne et le caractère où se montre l’excès de cette disposition, et exprimons par les mots non-irascible et non-irascibilité le défaut de cette même disposition.

Enfin, il y a encore trois caractères intermédiaires, qui se ressemblent à quelques égards, quoiqu’ils diffèrent sous d’autres rapports. Ils se ressemblent en ce qu’ils sont relatifs au commerce des hommes dans la société, tant par leurs discours que par leurs actions ; mais ils diffèrent en ce que, dans l’un, on ne considère les discours et les actions que sous le rapport de la vérité ; et, dans les deux autres, on ne les considère que sous celui de l’agrément, qui lui-même peut être envisagé

  1. C’est-à-dire, en commençant par une esquisse rapide et sommaire des diverses passions ou affections morales.