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Page:Aristote - Morale, Thurot, 1823.djvu/33

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immédiate et naturelle, de nos devoirs envers les dieux, envers les auteurs de nos jours, envers nos bienfaiteurs, envers la patrie, et celles-là servent de fondement aux lois écrites. On ne les transgresse jamais impunément ; et les dieux mêmes, qui en sont les auteurs, se chargent de punir ceux qui les ont méconnues.

VI. Les motifs les plus puissants nous invitent sans cesse à suivre la route de la vertu, qui est celle du bonheur véritable ; car l’homme vertueux est le seul à qui il soit donné de contempler le plus délicieux des spectacles, celui du bien qu’il a fait ; d’entendre le plus ravissant des concerts, son éloge dans la bouche des gens de bien.

VII. Enfin, si le bonheur qu’une constante application à la vertu, lui promet et lui assure le plus ordinairement, dans le cours de cette vie mortelle, n’est pas son partage ; s’il éprouve l’injustice de ses contemporains ; sa raison, en lui démontrant l’immortalité du principe immatériel à qui appartient la pensée et la volonté, dévoile à ses regards un avenir sans bornes. Sa confiance inébranlable dans la justice divine, lui garantit la jouissance d’une félicité que désormais rien ne pourra troubler.

Long-temps avant Socrate, l’on avait marqué, par des termes exprès, certains caractères, cer-