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Page:Aristote - Morale, Thurot, 1823.djvu/64

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conçoit y dis-je, qu’un homme dont la vie entière dut être consacrée aux méditations les plus profondes, aux travaux les plus assidus, ne pouvait donner à ses compositions littéraires le genre d’éclat et, s’il le faut ainsidire, le degré de fini et d’élégance propres à flatter le goût ou à séduire l’imagination, des lecteurs, qui ne cherchent que l’amusement. Cependant là manière d’écrire d’Aristote a le caractère convenable aux sujets qu’il traite, et surtout ail point de vue philosophique sous lequel il les envisage ; il enchaîne avec une rigoureuse précision les idées qui, sur chaque objet, s’offrent sans cesse à son esprit aussi fécond qu’étendu. Jamais il ne cherche les ornements Superfus : pourvu que sa phrase soit correcte, les expressions vives et pittoresques ne sont pas celles qu’il ambitionné, il préfère celles qui sont exactes, et emploie les autres quand ; elles s’offrent à son imagination qui n’était rien moins qu’étrangère au langage poétique. Comme ses pensées sont souvent originales, et fondées sur dès rapports dont l’observation lui est propre, il fait, en quelque sorte, sa langue, en même temps qu’il coordonne les parties de la science qu’il traite, et qu’il en étend les vues. Et c’est, pour le dire en passant, ce qui ajoute plus d’une fois à la difficulté de le comprendre, et surtout de le traduire.

On ne devra donc pas être surpris de trouver