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Page:Aristote - Morale, Thurot, 1823.djvu/86

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NOTE


SUR LA DERNIÈRE EDITION GRECQUE
DE LA MORALE D’ARISTOTE,


ET SUR LE BUT QU’ON S’EST PROPOSÉ EN PUBLIANT CETTE TRADUCTION.




« Le titre de ce Traité, ἨΘΙΚᾺ ΝΙΚΟΜΆΧΕΙΑ (Morale Nicomachéenne[1]), a donné occasion à quelques personnes de douter s’il est vraiment d’Aristote lui-même, ou de son fils Nicomaque. Diogène Laërce[2], dans la longue liste qu’il donne des écrits du philosophe de Stagyre, ne fait pas mention de celui-ci, et Cicéron[3] penchait, quoiqu’avec quelque hésitation, à en regarder Nicomaque comme l’auteur. Mais, ni le silence de Diogène, ni le doute de Cicéron, n’ont ébranlé l’opinion qui l’attribue à Aristote ; opinion fondée essentiellement sur ce qu’on y reconnaît entièrement la méthode philosophique, les sentiments, les pensées, et surtout le style de cet illustre écrivain. D’ailleurs, si le nom de Nicomaque, mis en tête de ce Traité, a pu faire croire qu’il était du fils d’Aristote, pourquoi ne serait-ce pas également un motif pour l’attribuer au père de ce grand homme, qui portait aussi le nom de Nicomaque, et qui de plus était philosophe et médecin renommé ? »

« Quant aux deux autres Traités sur le même sujet, qui font

  1. Littéralement : Livres de morale Nicomachéens.
  2. Livre 5, § 22—27.
  3. De Finib. l. 5, c. 5.