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Page:Aristote - Physique, II (éd. O. Hamelin).djvu/14

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ARISTOTE PHYSIQUE II TRADUCTION

de sujet immédiat à chacune des choses qui ont en elles-mêmes un principe de mouvement et de changement ; mais, en un autre sens, c’est le type et la forme telle qu’elle est dans le concept. De même, en effet, qu’on appelle art [dans les choses] ce qu’il y a [en elles] de conformité à l’art et de technique, de même on appelle nature [ce qui constitue dans les choses] la conformité à la nature et le caractère naturel. Or là, [c’est-à-dire dans le domaine des choses artificielles], nous ne dirons pas d’un objet qu’il est conforme à l’art, qu’il y a en lui de l’art, s’il n’est [par exemple] qu’un lit en puissance et ne possède pas encore la forme du lit ; [ne disons donc] pas non plus [l’équivalent] à propos des choses naturelles [dans le même cas] : car la chair ou l’os en puissance ne possède pas encore sa nature et n’existe pas par nature jusqu’à ce qu’il ait reçu la forme de la chair ou de l’os telle qu’elle est dans le concept, celle que nous énonçons pour définir l’essence de la chair ou de l’os. De sorte que, en cet autre sens, la nature doit être, dans les choses qui possèdent elles-mêmes un principe de mouvement, le type et la forme, [forme] non séparable si ce n’est logiquement. Quant à ce qui résulte de [la réunion] de ces deux [termes, matière et forme], ce n’est plus une nature, mais c’est une chose existant par nature, un homme par exemple. Cette nature est plus [nature] que la matière : en effet chaque chose est dite [être ce qu’elle est] plutôt quand elle est en acte que lorsqu’elle est en puissance. En outre un homme naît d’un homme (mais non un lit d’un lit et c’est pourquoi on dit que la figure du lit n’en est pas la nature, que c’est le bois [qui est cette nature], parce que, par bourgeonnement, il se produirait du bois et non un lit) ; or si cela est, c’est encore que la forme constitue la nature, car un homme naît d’un homme.