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Page:Aristote - Physique, II (éd. O. Hamelin).djvu/36

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choses dont on vient de parler, et, en général, toutes les choses naturelles se produisent telles qu’elles sont, soit toujours, soit la plupart du temps, tandis que nul effet de la fortune ou du hasard n’a cette constance. [199a] Car, selon l’opinion générale, ce n’est pas par fortune ni par rencontre qu’il pleut fréquemment en hiver, mais s’il pleuvait fréquemment au temps de la canicule ce serait par fortune et par rencontre ; ce n’est pas par fortune et par hasard qu’il y a des chaleurs brûlantes au temps de la canicule, mais qu’il y en aurait en hiver. Si donc il est vrai, selon l’opinion générale, que les choses naturelles existent de l’une de ces deux manières, savoir ou bien par rencontre, ou bien en vue de quelque chose, et si, d’autre part, il est impossible qu’elles existent par rencontre et par hasard, il faudra qu’elles existent en vue de quelque chose. Or, d’après ceux mêmes qui tiennent de tels discours, toutes ces sortes de choses dont ils parlent sont naturelles. Le fait d’exister en vue de quelque chose a donc lieu dans les changements et dans les êtres naturels.

En outre, dans les choses qui comportent un terme final, ce qui est donné d’abord et ce qui vient ensuite est fait en vue de ce terme. Donc, étant donné qu’une chose se fait par tel procédé, c’est par le même procédé que la nature la produit, et étant donné que la nature produit une chose par tel procédé, c’est par le même procédé qu’elle se fait, à moins d’empêchement. Or les choses qui comportent un terme final se font en vue de quelque chose ; donc, la nature les produit en vue de cette même chose. Par exemple, si une maison était au nombre des choses produites par la nature, elle serait produite par la nature comme elle l’est en fait par l’art ; si, au contraire, les choses naturelles n’étaient pas produites par la nature