dite, ou plutôt à la physique telle qu’il l’entend, et qui, n’étant plus celle d’Aristote, n’est pas non plus encore tout à fait la nôtre. Il va donc expliquer les grands phénomènes de l’astronomie, où éclatent avec une évidence incomparable les lois du mouvement. Mais d’abord, retournant un peu sur ses pas, il reprend la question de la méthode, qu’il avait peut-être un peu négligée, et il indique les règles à suivre dans l’étude de la physique.
Ces règles sont au nombre de quatre, et la première c’est que le physicien doit bien savoir que la nature ne fait jamais rien en vain. Il ne doit admettre de causes que celles qui sont nécessaires pour expliquer les phénomènes. Newton a raison de proclamer hautement cet axiome, et il est parfaitement sûr que, sans cette base inébranlable, toute l’étude de la physique chancelle et s’écroule ; car alors au lieu d’observer et d’interpréter la nature, on la mutile et on la refait à son caprice ; on supprime des phénomènes ou on en suppose ; et, parce qu’on ne la comprend pas telle qu’elle est, on l’imagine telle qu’on la veut. Sans cette ferme barrière, la science court grand risque de n’être plus qu’un roman. Mais du moment qu’on reconnaît dans la nature l’empreinte de Dieu et la marque de ses immuables desseins,