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Page:Aristote - Physique (Saint-Hilaire), 1862, Tome 1.djvu/267

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qu’à certains égards, il n’est pas absurde de soutenir que l’acte d’une chose puisse être dans une autre chose. Ainsi l’enseignement est bien l’acte du maître qui enseigne ; mais cet acte a beau résider dans un certain être doué de telle ou telle capacité, il n’y est pas complètement isolé et abstrait ; il y est l’acte de cet être qui enseigne, dans un autre être qui reçoit l’enseignement ; c’est l’acte du maître dans et sur le disciple. Il n’est pas non plus impossible que le même acte appartienne à deux choses différentes. Sans doute, il n’y est pas essentiellement et absolument identique, comme le sont dans leur définition un Habit et un Vêtement ; mais le même acte peut être, dans l’une des deux choses, en puissance, et dans l’autre, en réalité actuelle. J’ajoute, pour répondre au doute soulevé tout à l’heure, que ce n’est pas une conséquence nécessaire, comme on le dit, que l’acte de l’enseignement et celui de l’étude soient identiques ; et en supposant même qu’il faille à certains égards confondre l’action et la passion, ce n’est pas du tout comme on confond l’Habit et le Vêtement, dont la définition essentielle est toute pareille ; mais c’est seulement comme l’on peut confondre le même chemin fait en deux sens différents. D’Athènes à Thèbes, et de Thèbes à Athènes, le chemin est pareil ; mais dans un cas, c’est l’aller ; et dans l’autre, le retour. C’est qu’en effet on peut bien dire de deux choses qu’elles sont identiques, quand elles ne le sont qu’à certains égards et relativement ; mais pour être absolument identiques, il faut qu’elles le soient dans leur essence. En d’autres termes, en supposant que l’enseignement et l’étude sont une même chose, il ne s’en suivrait pas que l’acte d’enseigner et l’acte d’étudier fussent