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Page:Aristote - Physique (Saint-Hilaire), 1862, Tome 1.djvu/340

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échappe à nos sens. J’ajoute que le phénomène est identique dans tout autre corps différent de l’air ou de l’eau, et qu’il y a nécessité, à moins que ce corps ne se condense et ne se comprime, qu’il se déplace dans la direction qui lui est naturelle. Il se dirige en bas, si sa tendance naturelle est en bas, comme celle de la terre ; il se dirige en haut, si sa tendance naturelle est en haut, comme le feu ; ou dans les deux directions, comme l’air, soit en haut, soit en bas, selon les circonstances. C’est là une loi générale qui s’applique au corps traversé par un autre, quel qu’il soit. Or, dans le vide rien de tout cela ne peut se passer, puisque le vide n’est pas un corps. Mais il semble alors que cet espace qui tout à l’heure était le vide, doit pénétrer le cube avec cette même dimension, comme si l’eau et l’air, au lieu de céder la place à ce cube de bois, le pénétraient l’un et l’autre de part en part. Si l’on dit qu’en effet le vide peut pénétrer absolument le corps, je réponds que c’est impossible ; car le cube plongé dans le vide, a tout autant d’étendue que le vide lui-même, dans la partie du vide qu’il occupe. Peu importe d’ailleurs, que ce corps soit chaud ou froid, pesant ou léger ; il diffère dans son essence de toutes les qualités diverses qu’il peut avoir, bien qu’il n’en soit pas séparable, et il consiste surtout dans les trois dimensions qui le forment, c’est-à-dire qui forment ce cube de bois que je considère, Par conséquent, en admettant même qu’on pût l’isoler de toutes ces onctions particulières, de pesanteur ou de légèreté, de chaud ou de froid, il n’en conserverait pas moins ses dimensions, et n’en occuperait pas moins une même quantité de vide ou d’espace qui lui serait égale. Dès lors, en quoi ce corps réduit à ses pures