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Page:Aristote - Physique (Saint-Hilaire), 1862, Tome 1.djvu/530

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aucun des éléments ne se meut précisément lui-même et qu’ils ont en eux le principe au mouvement, non pas pour mouvoir et produire spontanément le mouvement, mais seulement pour le recevoir et pour le souffrir. Nous ajoutons que tous les mobiles qui sont mus effectivement, ont ou un mouvement naturel, ou un mouvement forcé et contre nature. Tout ce qui est mu par force est mu par quelque cause extérieure et étrangère. Même, parmi les choses qui sont mues selon la nature, celles qui se meuvent elles-mêmes sont mues encore par quelque cause, tout aussi bien que celles qui ne se meuvent pas elles-mêmes. Ainsi, les corps légers ou pesants reçoivent leur mouvement de ce qui les rend tels qu’ils sont, ou de ce qui éloigne l’obstacle qui les empêchait d’agir. Donc, on peut dire d’une manière générale que tout ce qui est mu, que tous les mobiles reçoivent leur mouvement de quelque cause.

V.

Ce principe que tout ce qui est en mouvement est mu par quelque chose, peut avoir deux significations, selon que le moteur ne meut pas par lui-même, mais par un intermédiaire qui le met lui-même en mouvement, et selon qu’il meut directement et par lui seul. Dans ce dernier cas, où le moteur meut par lui-même, on peut encore faire cette distinction : Ou le moteur vient tout de suite après l’extrême qui communique le mouvement, ou bien il y a entre le moteur et le mobile plusieurs intermédiaires. Ainsi, le bâton qui meut la pierre est moteur relativement à elle ; mais le bâton lui-même est mis en