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Page:Aristote - Physique (Saint-Hilaire), 1862, Tome 1.djvu/550

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perpétuellement le même, il faut que tout le reste, qui est rattaché au principe, demeure perpétuellement aussi dans le même état et dans le même rapport. C’est une continuité que rien ne peut interrompre ni suspendre. D’ailleurs, quand on parle du mouvement accidentel, il faut bien distinguer celui que se donne l’être à lui-même, et celui qu’il reçoit d’un autre ; car le mouvement qui vient d’une cause étrangère peut appartenir aussi à certains corps célestes, lesquels peuvent être animés de plusieurs espèces de translations ; mais quant à l’autre mouvement que les êtres se donnent accidentellement à eux-mêmes, il ne peut se trouver que dans les êtres destinés à périr.

IX.

Si le moteur immobile et éternel existe bien comme nous venons de le dire, il faut que le mobile premier qu’il met en mouvement soit éternel ainsi que lui,. Il ne peut y avoir dans l’univers, changement, naissance et destruction, que si quelque mobile communique à d’autres choses le mouvement qu’il a reçu lui-même. En effet, l’immobile, tout moteur qu’il est, ne peut jamais donner que le même mouvement, et le donner de la même manière ; il ne peut produire qu’un seul et unique mouvement, puisqu’il ne change jamais de quelque façon que ce soit dans son rapport avec le mobile qu’il meut. Au contraire, le mobile mu par l’immobile ou par un autre mobile qui a déjà lui-même reçu le mouvement, se trouve dans des rapports constamment divers avec les choses, et il peut alors être cause des mouvements les plus variés ; le mouvement qu’il